Seul.e adepte de mon propre monde


Sans nuance et dialogue
Ton atmosphère
Du rez de chaussée, je m’élève
Étranges adultères
My date was awful but the place was great.

Ouvre la fenêtre sur laquelle tu te reflètes
Pendant que le fond de ta pensée reprend le dessus.

Judas de la Vérité
Une langue au goût d’été
Du second au premier rôle

Ce que la publicité confère
L’Amour meurt ou n’a jamais vécu
Faut il être deux pour être drôle ?
Le bien commun comme laissé pour compte
La poutre dans ton œil depuis trop longtemps perdue.

Parfois, ça arrive souvent

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Vouloir est rendu coupable
de tout ce que Être n’a jamais voulu Savoir.

J’ai toujours aimé croire que si les choses doivent être elles seront.
Elle s’est accrochée à mon cœur, comme s’il n’y avait rien d’autres à faire.
La dernière pierre sur le chemin de travers.

Deux lignes contiguës ne se croisent parfois jamais.
Continue pourtant à dire que tu m’aimais.
J’ai fini par oublier la sensation de son toucher.
La vie est un songe, perceptible et lointain.
Quel remède à l’oubli ?
Le poids du passé.

Quand on repense à tout ce dont on ne se souvient pas.
Tes larmes du bout des doigts.
Moi, je chanterai tes silences.
Des sons, que seul toi entendra.
Rien que pour moi : ton inconstance.
Je peux être seule car j’le suis pas.

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Sans crier gare

Welcome to the temporary world, le sas d’entrée du nouveau monde.

Jour +3 :
( jour 1 étant le jour de la prise de conscience, qui évidemment est propre à tout un chacun).

Ce matin, je me suis levée à 6:30. Nous sommes le lundi 16 mars 2020.
Vendredi 13, 内森 et 卢卡斯 ont appris qu’ils seraient confinés, assignés à résidence,
le contact extérieur en video-conférence.
On s’est tous retrouvés embarqués dans cette aventure dont on ne connaît pas la fin. Je vais tout taper comme ça, je crois. Ça sera brouillon, comme mon esprit à la maison. C’était le vendredi de la ruée vers le papier toilette, samedi et dimanche je rentre bredouille. Il restait deux paquets de lingettes. Je les ai pris, puis, j’ai culpabilisé.

Qui a crier « gare » ?

On nous a appris vendredi que des mesures de distanciation sociale devaient être mises en place :  1,50 de distance à respecter entre chaque être humain sur cette planète. L’OMS a déclaré l’état de pandémie, on est tous invités à rester dans nos lits.

Écrire ses mots me semble toujours irréels. Comment pourrions-nous nous habituer à quelque chose de tel.
Dans certains pays, on ne peut plus sortir de chez nous sans avoir écrit les raisons de nos déplacements sur un papier. Pense à tous les isolés, à tous les paniqués, à tous les maltraités, aux prostituées, à ceux qui ont eu le courage de migrer, à ceux qui ne seront plus payés. De 150 à 300 euros d’amendes vous seront réclamés pour non-respect des consignes dictées.

C’est le récit d’une épopée dont nous sommes tous les héros. A la gloire du personnel soignant, des agents de la propreté, des vendeurs dans ton supermarché et de la pharmacienne qui rêverait secrètement de pouvoir fermer.  La suppression des libertés
pour la salutation collective.

Et je fais partie des privilégiés dans cette crise. J’ai un travail, de l’argent, j’ai 27ans, j’ai une bonne forme physique et je vis avec 3 amis qui favorisent l’entraide. LAVEZ VOUS LES MAINS. Mais ne serait-ce pas un mécanisme basique qui rassure quand on ne sait véritablement pas ce qu’il faudrait faire ? Partir en paranoïa est très facile comme vous pouvez le voir. Seuls des rares choses sont rassurantes et il est difficile de focaliser son attention sur autre chose. Dans 3 jours mes mains seront brulées, à force de les frotter.

Je sais que je ne sais pas et ceux qui pensent savoir en savent encore moins.

Bref, ce matin, 7:30, je suis allée travailler. On nous dit d’éviter les transports publics alors j’ai repris mon skateboard que je n’avais plus utilisé. Rue de Laeken-Yser-Rogier-Rue de brabant-Robiano-Chée d’Haecht. Pratiques individuelles à vocation collective.
Paysage apocalyptique, ce quartier pourtant toujours pleine de vie était vide, déserté de tous. J’ai peur, je ne leur dis pas.

Lundi 18h26, on est tous en télétravail. Obligés à rester chez nous. Les mesures de confinement semblent progressives. Comment les faire accepter ? Notre vie va changer, pour combien de temps ? Peut-être pour toujours. Il y a une semaine, on entendait parler du lockdown en Italie, 伊斯梅尔 rentrait de Milan.
Ryanair sur le tarmac. Pas de contrôle en arrivant.

On est en période de débordement des imaginaires.

Du « mon temps je ne sais même plus quoi en faire. »

On avait tous besoin de ralentir.
Maintenant.

J’espère qu’on finira par en rire.  

Mercredi 18 mars.

De retour pour travailler :  contrainte d’y retourner. Le personnel de nettoyage n’aura jamais autant frotté.
On laisse les portes ouvertes pour éviter de les toucher. Il n’y a plus de masques pour le personnel hospitalier. S’ennuyer est un luxe de privilégiés : perdus à l’idée de devoir s’occuper.


Comment se formalise l’entraide dans le confinement ? Crie à ta fenêtre à 20h. Comment on continue quand tout s’arrête ?  Et l’éloignement, a partir de quand il rapproche ?

Bref, je suis retournée travailler et c’est particulier de devoir tous s’éviter.


Partant de l’hypothèse qu’il ait un jour existé ; le monde réel aujourd’hui a disparu.

Marcher droit pour
Finir en beauté
Mais ne faire que tourner en rond.
Inventer, tout réinventer.

Je pourrais commencer par quelque chose d’accrocheur, quoique, vous accrocher ne fait pas vraiment partie de ma démarche initiale. Dans l’écriture, c’est la finalité ou la manière qui compte?
En tout cas, l’exercice de la pensée doit être ouvert. C’est de cela dont il s’agit ici, enfin, je crois.
La libération par la parole. Artist can’t fail. Alors nous ne devons surtout pas nous limiter
aux seuls espaces qui nous sont laissés. Les passions ne sont pas rentables par essence.
On te dira que, de toute façon, tous les mots sont déjà dans tous les livres. Alors, il s’agira de tout lire et puis de se perdre. Comment pourrais-je avoir l’air structurée dans mes pensées ?
Parce que, quitte à toucher le fond ensemble, autant que ce soit avec la forme.

Je pensais que tout était déjà arrivé mais au fond je sais que cela ne fait que commencer.
Nager dans l’incertitude peut parfois donner l’impression dérangeante de couler.
La démocratie, elle était supposée nous rapprocher. Elle devait nous permettre de décider ensemble, ou du moins, de confronter nos opinions au travers du prisme de la compréhension de l’autre.
La construction d’un « nous ». L’égalité de tous et pour tous.
Tant de mots lourds de sens et si léger en réalité. Pendant que le capitalisme semble, amèrement,
tracer sa route ; la démocratie est entrée en phase terminale, rongée jusqu’aux os par la métastase ‘individualisme’.

C’est le manque de vision claire et commune qui nous éloigne et nous pousse à nous taire.
On sait tous qu’il y a, au moins, une chose qui ne va pas. Mais pourquoi ?
Il faut identifier les imposteurs, ceux qui ne prêchent que pour leur chapelle.
Pendant que Croyance et Savoir s’engueulent le surmoi.
Crois-moi, il n’y a rien de plus actuel.

Parce que, force est de constater qu’Identités et Valeurs communes, voilà ce qui nous manque.
La violence est affichée au grand jour pendant que certains se cachent pour l’amour.
La valeur Marché qui devait réguler et favoriser les échanges a fini par transcender nos comportements. Par coloniser nos imaginaires et nous éloigner. Nous éloigner du Nous et du nous-même. On est tous en recherche de sens mais il n’y n’a plus rien pour nous guider, dans cette oligarchie a peine masquée.

Il y en a qui passe leur vie à aider les autres
Et d’autres qui prennent les autres pour aider leur vie.
A ne s’écouter qu’entre nous,
On n’entend pas les autres qui tapent sur le système.
Nous sommes des conducteurs fantômes, le pied sur l’accélérateur. Avec notre vieil ami Bon- Sens comme passager qui nous demande trop gentiment de ralentir.

Je sais, ce n’est pas facile et ce qui est difficile l’est plus encore.

Le système d’entraide et d’échange qui préexistait est mort. On culpabilise et on se sent dans l’échec quand ce que l’on entreprend ne rentre pas dans leurs cases. Parce que justement, ils essayent de nous faire entrer dans ces cases, celles qui sont chiffrées. Guidées par la rentabilité.
Ce n’est pas pour rien que je suis dyscalculique.
Comment avons-nous pu croire qu’en laissant le marché se réguler,
ce ne sont pas encore les plus forts qui, économiquement, vont le déséquilibrer ?
Cela part du postulat qu’on a tous les mêmes chances.
Et il n’y a que ceux qui ont eu la leur qui peuvent y croire.

Si le déni était un sport nous serions tous champions.
Mais alors que composerait l’attaque ?
C’est cette réponse qui nous manque.
L’écho de nos cœurs a le souffle court. Dans ce cercle vicieux d’une lutte aux antipodes
Avec d’un côté, les empêcheurs de tourner en rond. Ces fétichistes de l’argent.
Prêts à te mettre la tête au carré pour que tu marches en ligne.
Mais pas dans la même direction évidemment, on risquerait de se parler.
Et de l’autre côté, ceux qui tentent difficilement de s’extirper de ces carcans.
Puis on s’étonne que le nationalisme triomphe, mais à quoi est-il vraiment opposé ?

Ils ont tout et s’entre-tuent, qu’adviendra-t-il de nous quand ils n’auront plus rien.

Si l’on pouvait vraiment rêver et tout imaginer, comment le monde serait-il structuré ?
Si vous ressortez de cet article sans savoir vers où ça va. Rassure-toi, c’est que tout est là

**tout interprétation est bonne à prendre car elle favorise l’échange.